Quelques-uns de vos présents !
Alors que la première partie de la tournée Guerilla – Le temps des barbares s’achève, je dois vous dire un mot de cet aspect particulier du métier.
Je publie un livre par an, à l’occasion de la rentrée littéraire, fin septembre, ce qui se traduit par une intense période de promotion, ce moment où les grands médias s’arrachent ma présence sur leurs plateaux je vais au contact de mes lecteurs. Une quinzaine de conférences à travers le pays. C’est en quelque sorte mon « mois social » annuel après la longue et solitaire immersion de l’écriture. Je fais presque toujours cette tournée en voiture – liberté, solitude, tout ça. Concrètement, ça se traduit par une vingtaine de milliers de kilomètres, de l’autoroute à n’en plus finir, quelques livres audio, des litres de caféine, force sandwich triangles, ronds-points, ralentisseurs, centaines de pièges radars à déjouer, et pas mal de fatigue.
Mais pourquoi, me direz-vous, alors qu’il serait bien plus simple – et moins cher – de faire tenir ça en une seule vidéo, accessible immédiatement sur YouTube, de partout et tout le temps ?
Eh bien parce que vous êtes là ! Vous, ce retour, ce sourire, ces mots, ces idées, cette émotion. Ce sentiment de cohésion qui n’est plus nulle part. Ces moments, même brefs, même silencieux (vous m’avez lu, on s’est compris) n’ont pas de prix… En quelque sorte la récompense humaine, au terme d’une si longue séquestration volontaire. Merci à tous de venir si nombreux, parfois de si loin.
Bien évidemment, vous êtes aussi nombreux à déplorer que je ne passe pas plus près de chez vous… Je voudrais bien, mais mettre tout ça en place n’est pas si simple : il faut quelqu’un pour s’en occuper quasi à plein temps, il faut des organisateurs fiables, il faut une salle, il faut que les agendas concordent…
Et il faut être à jour de vaccins.
Dernier rempart de la démocratie, Saint-Nazaire, octobre 2019.
Selon Ouest-France, mon passage à Nantes et Saint-Nazaire aurait « suscité l’émoi ». Que voulez-vous, le citadin est sensible. Et du coup, quelques antifas et assimilés ont décidé de débattre venir gueuler, et au passage mobiliser de malheureux flics qui avaient sans doute mieux à faire, surtout en ce moment. C’était pour tout dire assez triste. Comme toutes les identités de substitution finissantes, à contretemps du réel…
Et d’ailleurs le réel était là lui aussi, sur le trottoir d’en face, en la personne de quelques (très) solides gaillards que je dois remercier ici, et qui ont toujours permis la tenue de mes conférences (quatre passages à Nantes en quatre tournées). Les brailleurs ont eu ce restant d’instinct de ne pas s’y frotter. Heureusement pour eux.
Bon maintenant sois honnête, antifa. Me connaissais-tu la veille de ce jour où tu vociférais contre ma venue ? Avant qu’un de tes « vigilants » connecté ne croie dénicher sur ma si subtile page Wikipédia le retour de la bête au ventre toujours fécond et un peu de quoi occuper ton samedi soir entre deux 8.6 ?
« Fasciste » ! T’es-tu déjà demandé ce que signifiait ce terme ? J’imagine que dans ton jargon infernal c’est tout ce qui n’est pas inclusif – vivre ensemble – justice sociale – opprimé.e.s – frère de lutte – convergence – intersectionnalité – poil au nez.
Bref, tout ce qui est de l’autre côté du trottoir.
Sans aller jusqu’à lire des livres, c’est quand même ballot que tu ne t’intéresses pas un peu plus que ça à ton « ennemi ». Par exemple mes ô combien anti-totalitaires réflexions sur la domestication, la manipulation de masse, l’effet de groupe. La construction d’un statut social par la posture morale. Alors je sais, tu as désespérément besoin d’un vrai « fa » pour exister… Un fa total. Un parfait épouvantail. Peut-être qu’il te faudrait envisager de dépasser cet état de dépendance. As-tu seulement conscience, petit « libertaire », qu’en cherchant ainsi à m’empêcher de parler, tu te fais le flic auxiliaire d’un ordre moral parmi les plus totalitaires et universels de tous les temps, celui de Macron et ses sbires ?
Et pas non plus avec la conjugaison. No pasarán !
Bref. Je sais que penser ne fait pas partie de ton programme. Terrible est cette faiblesse qui se réfugie dans la menace et le vulgaire, ce refus forcené de la nuance, cette existence réduite à un dogme, cette « extase manichéenne » (Finkielkraut)… Il est fréquent – et excusable – de gâcher sa jeunesse, mais à ce que je vois tu n’es plus tout jeune, antifa. Ce n’est pas très bon signe. Plus le temps passe et l’erreur grossit, plus il devient difficile de l’admettre et de faire l’effort d’en sortir…
Je sais que pas mal de mes lecteurs sont de courageux repentis, qui ont vu et changé, et sont maintenant engagés à divers degrés sur la voie du crime de pensée. À tous, je veux signaler que La France Big Brother est toujours en librairie. Un de mes livres les plus axés sur les (im)postures morales, qui permet de mieux comprendre l’importance de nos rencontres, l’importance de faire circuler le message, et l’épaisseur de la bêtise qui s’y oppose, au nom de la « rébellion » et de la « démocratie », en fait au service exclusif de Big Brother et sa tyrannie. C’est ainsi…
À très bientôt pour la suite !
Signatures à Paris ce samedi, prochaines conférences dans deux semaines.